Études et recherche
COVID-19 et précarité
Etude flash sur les effets de la crise sanitaire sur les publics reçus par les Restos du cœur.
Les Restos du coeur
Méthodes : méthodes qualitatives, méthodes quantitatives
juin 2020
févr. 2021
Dans un contexte épidémique dont les effets sont délétères pour les franges les plus précarisées de la population, cette étude interroge l’impact de la crise sur les publics reçus par les Restos du Cœur, ainsi que les ajustements opérés par l’association face à la crise.
L’étude s’appuie sur des méthodes qualitatives (entretiens réalisés auprès de bénévoles, de dirigeants de l’association et de personnes accueillis, observation de distribution alimentaire) et des méthodes quantitatives (questionnaire auprès des personnes accueillies).
Centrée sur les effets du premier confinement national (mars-mai 2020), l’étude porte d’abord sur les représentations des bénévoles et met en évidence la robustesse du modèle d’approvisionnement des Restos du Coeur, qui a permis d’assurer une continuité dans la distribution tout au long de la crise. Malgré cette solidité, l’association a dû adapter son fonctionnement en établissant notamment l’inconditionnalité de l’accès au don, une mesure qui a divisé les bénévoles quant à la conception qu’ils se font de leur engagement. Ces ajustements se sont également traduits au niveau local dans la mobilisation des réseaux amicaux ainsi que des ressources du territoire.
L’étude interroge ensuite les impacts de la crise sur les publics reçus par les Restos du Cœur. Elle montre que les effets conjoints d’une perturbation du marché de l’emploi, d’une suspension des services publics, ainsi que de l’augmentation des charges liées au Covid-19, sont les principaux facteurs qui affectent les trajectoires des publics.
Cette analyse des conséquences de la crise sanitaire invite in fine à déconstruire deux idées préconçues. La première selon laquelle la crise aurait fait « tomber » des individus dans la précarité, là où elle n’a fait qu’accentuer des trajectoires préalables de précarisation. La seconde qui oppose « anciens » publics habitués à la pauvreté et « nouveaux » publics récemment déclassés, alors que le processus de précarisation touche aussi bien les personnes nouvellement inscrites que les publics déjà accueillis par les Restos.
L’analyse des entretiens menés avec les personnes accueillies aux Restos aura par ailleurs permis de constater les effets différenciés de l’aide alimentaire sur ces catégories de publics.