Évaluation de politiques publiques

Discriminations au lycée

Evaluation du projet « De la compréhension à l’action contre les discriminations dans le milieu scolaire »

Fonds d'Expérimentation pour la Jeunesse, Ministère de l'Education Nationale

Méthodes : méthodes qualitatives

sept. 2019

 

sept. 2021

L’évaluation porte sur une recherche action, mise en œuvre par la fédération Léo Lagrange, sur les pratiques des enseignant·es dans un lycée. L’objectif est d’en tirer des enseignements pour lutter contre les discriminations en milieu scolaire.

L’évaluation s’appuie sur des méthodes exclusivement qualitatives. Des entretiens semi-directifs individuels et collectifs ont été réalisés avec les porteuses de projet et les membres du personnel de l’établissement impliqués ou non dans l’expérimentation. Par ailleurs, des séances de travail, animées notamment par la chargée de mission Lutte contre les discriminations de Léo Lagrange Centre Est (LLCE), ont fait l’objet d’observations in situ non participantes.

L’étude montre qu’en dépit des besoins exprimés par les professionnel∙les du lycée d’être outillé∙es pour porter la question de la lutte contre les discriminations au sein de l’établissement et pour faire évoluer leurs propres pratiques et représentations, la recherche-action n’a pas abouti aux effets escomptés.

Cela s’explique par des freins plus internes (difficultés de coordination au sein de l’étude-projet, marginalisation de la recherche-action parmi les activités associatives de Léo Lagrange) qu’externes (contexte sanitaire, mise en place progressive de la réforme du lycée). En effet, des conditions facilitantes à la mise en œuvre de l’expérimentation, telles que le rôle d’impulsion de l’équipe de direction et l’accueil favorable par le personnel du lycée d’un travail sur les discriminations, notamment ethno-raciales, ont été réunies dès son lancement et auraient pu permettre de dépasser les freins externes rencontrés.

Par ailleurs, la mise à l’arrêt précoce de l’expérimentation interroge de façon plus structurelle les contours de la recherche-action. L’étude montre la difficulté de l’équipe-projet à trouver le « bon » positionnement, entre animatrices et sachantes, ainsi qu’à accueillir le conflit parmi les participant∙es et à susciter par ce biais des processus de remises en cause d’idées préconçues et de leurs effets sur les pratiques professionnelles.

Plusieurs ensembles de conditions qui permettraient de mener une telle démarche à son terme si elle était amenée à se reproduire sont dégagés : ils portent sur l’enjeu d’impliquer plus fortement, et dès le départ, les participant∙es (qui ont été dans le présent cas maintenu∙es dans une posture passive), d’établir un dialogue renforcé ou du moins plus assumé avec la recherche ainsi que de clarifier les aspects organisationnels de la recherche-action (en termes de moyens dédiés et de temps requis pour les participant∙es).

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