Évaluation d’impact social

Tiers-Lieux en milieu rural

Evaluation d’impact social de l’expérimentation « Tiers-Lieux » portée par la Croix-Rouge française

Croix-Rouge française

Méthodes : méthodes qualitatives

mars 2018

 

sept. 2020

La Croix-Rouge française a lancé une expérimentation, portée par six structures locales de l’association, visant à créer des Tiers-Lieux en zone rurale. A partir d’une enquête qualitative, l’évaluation met en avant trois principaux résultats.

Avec l’appui de prestataires de design de services et de la Croix-Rouge française au niveau national, six porteurs de projet ont conçu et, pour certains, mis en œuvre des Tiers-Lieux, en lien avec les structures bénévoles et/ou les établissements sociaux et médico-sociaux de l’association. L’évaluation met en évidence des effets de l’expérimentation Tiers-Lieux, à trois niveaux.

D’abord, l’expérimentation renforce les liens partenariaux entre les structures de la Croix-Rouge et d’autres structures du territoire. Lorsqu’ils s’appuient sur des réseaux préexistants, les projets de Tiers-Lieux participent à intensifier les liens entre la Croix-Rouge et ses partenaires, à condition que ces derniers soient étroitement associés à la démarche. Dans le cas contraire, la capacité de certaines structures à agréger de nouveaux acteurs autour des projets dépend de plusieurs critères : l’articulation avec l’action publique, la réputation de l’organisation à l’échelle locale et les ressources sociales des porteurs de projet.

Ensuite, l’expérimentation impulse une dynamique participative à l’échelle locale. Les Tiers-Lieux répondent à une double attente : disposer d’un lieu de sociabilité où il est possible d’échanger avec de nouvelles personnes ; et s’investir dans un projet mené collectivement, à distance des institutions au fonctionnement normé (structures publiques et grandes associations notamment), et auquel chacun peut contribuer à son échelle. L’implication des personnes accompagnées, si elle est recherchée et valorisée dans le cadre de l’expérimentation, dépend très fortement de l’identification et de la levée des obstacles – encore prégnants – à la participation de ces dernières.

Enfin, l’expérimentation nourrit une démarche plus globale de réflexion et de transformation des pratiques professionnelles et bénévoles de la Croix-Rouge française. Des résistances persistent toutefois et prennent tant la forme de craintes quant à la capacité d’adaptation, dans les futurs Tiers-Lieux, des personnes accompagnées et des « accompagnants », que d’oppositions à intégrer des relations d’aide plus horizontales et où la frontière entre donnants et receveurs se brouille.